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Le site d'Aster, dessinateur humoristique pour la presse d'entreprise |
Le
dessin et la caricature dans la presse |
Préambule
Le
dessinateur de presse est porteur d'une triple casquette: celle
d'artiste, de journaliste et d'humoriste. Cette dernière
étant relativement marginale par rapport aux deux autres,
elle ne fera l'objet de développement que dans la partie
IV de notre étude. Artiste, le dessinateur l'est en premier
lieu par sa scolarité et son parcours professionnel. Concernant
son rôle de journaliste, nous serons relativement succincts,
vu que la totalité du deuxième chapitre de la partie
IV lui est consacrée. Néanmoins, il importe d'amorcer
ici notre réflexion, car c'est généralement
à partir de sa collaboration avec la presse qu'un dessinateur
commence à se démarquer des autres artistes illustrateurs
(au niveau du style, du rythme de vie, des revenus, etc.). Autrement
dit, on ne peut comprendre sa personnalité sans une connaissance
minimale de son rapport aux contraintes journalistiques. Ainsi,
si l'on retrouve chez lui certaines constantes(1) de "l'Artiste"
(solitude, tristesse,
), nous verrons qu'il n'y a pas lieu
de verser systématiquement dans le "cliché"
et que sa qualité de journaliste(2) atténue pour
une bonne part ces traits de personnalité qualifiés
de typiques.
1) Il ne s'agira, évidemment,
que d'une sélection. Nous n'avons, à ce sujet, aucune
prétention à l'exhaustivité. §1. Un parcours d'artisteUn
premier constat que nous pouvons formuler à partir des
entretiens - dont les "repères biographiques"
ci-dessus ne sont que de trop brefs comptes-rendus - porte sur
le parcours scolaire des dessinateurs de presse actuels. Vu le
nombre de dessinateurs titulaires d'un diplôme de l'enseignement
artistique (14 sur 17), on peut dire que celui-ci semble constituer
une bonne filière d'accès à la profession,
à condition de l'associer à un intérêt
pour l'actualité et pour les "matières intellectuelles"
(en l'occurrence licences en droit, sociologie, science de l'environnement,
régendats). Toutefois, comme nous le verrons, formation
artistiques et intérêt pour l'information ne sont
pas les seules conditions, encore moins des conditions nécessaires:
Gérard et Saive n'ont pas connu les bancs de l'enseignement
supérieur et Pévé, du Bus, Jac Pé,
Serdu, Sondron,
déclarent ne pas avoir eu, durant
leur jeunesse, une passion particulière pour l'information.
En somme, nous avons la confirmation que le dessinateur est, à
bien des égards, un autodidacte mais que, contrairement
à ce que pourraient laisser croire certains dessins et
le cas de nombreux dessinateurs français (1), la formation
artistique est bien présente et a précédé
la manipulation de l'information. (1)
Dans Profession: Reporter-dessinateur. Le dessin politique
dans la presse nationale française des années 80,
(mémoire de fin d'études, , Mons, 1990, p.68), Frédéric
BREBANT répertorie les formations de plusieurs célébrités
du dessin de presse, dont beaucoup sont aux antipodes de l'enseignement
artistique. Malgré
une définition officielle peu tolérante à
leur égard, nos interviewés se disent bien "journalistes",
quoique "d'abord dessinateurs". Tous reconnaissent que
le dessin de presse est une forme de traitement journalistique,
voire d'éditorialisation, nécessitant un suivi de
l'actualité (surtout dans des périodiques traitant
l'actualité "chaude"). Vis-à-vis de la
rédaction, ils ont le même statut que les photographes
ou les journalistes pigistes. C'est-à-dire qu'ils ne sont
pas salariés et sont rémunérés au
dessin publié. En tant que commentateurs de l'actualité,
les dessinateurs de presse se doivent de respecter, comme les
journalistes, plusieurs impératifs liés à
la communication (le message doit être clair, attractif,
bien mis en forme, etc.) et à l'information (le dessin
doit être actuel, original, proche des lecteurs, critique,
pertinent, etc.). D'un point de vue juridique, les dessinateurs
de presse sont actuellement sous le même régime que
les auteurs d'articles, notamment en ce qui concerne "la
responsabilité en cascade " et le "délit
de presse" (1). De même, comme tout article, des dessins
trop engagés ou contraires à la ligne du journal
s'exposent à la censure ou au droit de réponse des
lecteurs. Enfin, à l'instar des journalistes - et c'est
peut-être leur meilleur point commun - les caricaturistes
sont confrontés aux contraintes organisationnelles de toute
entreprise de presse et notamment celles du bouclage et de la
mise en page. Toute leur activité, a fortiori dans un quotidien,
est ainsi réglée par une impérieuse nécessité
d'aller vite, et de transmettre les dessins à temps, dans
des formats déterminés à l'avance. Dessinateur
de presse? Non, dessinateur pressé! (1)Il
n'existe pas, en Belgique, de jurisprudence spécifique
pour le dessin de presse. Les auteurs eux-mêmes ne sont
pas au courant. Néanmoins, Franklin HUISMAN apporte des
précisions à ce sujet dans le recueil édité
par Présence et action culturelles, 2ème festival
international du dessin politique, Bruxelles, éd. Labor,
1988, pp. 11-15.
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:
"Aster"
- (Jean-Philippe
Legrand) - Cartooniste/dessinateur freelance depuis1999, Licencié
en Journalisme - Prestations internationales.
Aster Communication Graphique sprl - Sous Wérimont, 22 - B4970 Stavelot - Belgique. Tél. : +32-80-64.32.08 - Gsm : +32-475-33.71.24 E-mail : |
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